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Fait divers tragique à COUBLANC.
Décès accidentel d’Agathe BUFFIN le 08 janvier 1794.






  

« Le dix neuf nivos l’an 2e de la republique française une indivisible et democratique en la maison commune de Coublanc et par devant moi officier public de la ditte commune est comparût, françois lagrange juge de paix du canton
de Chauffaille y demeurant lequel assisté de louis jolly laboureur et propriétaire et de claude Dury marechal, tous deux officiers municipaux Et demeurant au hameaux de la raterie de cette commune mà déclaré quayant ete instruis par moi-même qu’un cadavre feminin avoit ete …… perit miserablement dans la maison de jean Buffin granger demeurant
au territoire des Teuraux et S’etoit transporté au susdit endroit et y avoit redige le procès verbal dont la teneur suit... »
Le 19 nivôse an 2, soit le 08 janvier 1794, François LAGRANGE juge de paix du canton de Chauffailles se rend à COUBLANC afin d’enquêter sur une affaire bien malheureuse. Accompagné de Louis JOLY laboureur et propriétaire, de Claude DURY maréchal, tout deux officiers municipaux résidant au hameau de « La Raterie », de Denis GACON Officier Public et de  Pierre Antoine AULAS, maître en chirurgie et officier de santé, ils se rendirent, vers les trois heures de l’après-midi, chez Jean BUFFIN, granger et laboureur au « Theurot ». Celui-ci résidait alors, avec son épouse Claudine AUCLERC, dans une maison isolée sur un domaine appartenant à Denis GACON, à au moins cinq cent pas de l’habitation la plus proche.
Jean BUFFIN et Claudine AUCLERC, ils se sont mariés le 15 avril 1788 à Belmont, ont alors deux jeunes enfants âgés respectivement de deux ans et demi et de cinq mois: Agathe née le 23 juin 1791 et Jeanne Marie née 20 août 1793. Une troisième fille, au moins, naîtra le 24 janvier 1796 à COUBLANC.
A leur arrivée, ils découvrent le cadavre d’un enfant, enveloppé dans un mauvais linge de toile unie et reposant dans la cuisine. Il s’agit d’Agathe la fille aînée de Jean BUFFIN et Claudine AUCLERC.
Pierre Antoine AULAS examine le corps. Il constate la présence de nombreuses contusions sur les membres et des traces d’écrasement sur le corps. Il en conclu que l’enfant a été piétiné.

Après cet examen, l’enquête débute afin d’essayer de reconstituer les faits qui ont abouti à ce drame.
Différents témoins sont successivement questionnés. Il s’agit tout d’abord de Jean BUFFIN, père de l’enfant, puis de Jeanne CAMPS épouse de Jean DENIS, laboureur,  de Claudine AUCLERC, mère de l’enfant décédée, d’Antoine MONTAIGU dit Le DRIL, âgé d’environ 15 ans, domestique des époux BUFFIN et de Claudine DENIS fille de ce même Jean DENIS et de sa première épouse Anne DINET. 

Témoignage de  Jean BUFFIN.
Ce matin du 07 janvier 1794, il s’était rendu, avec son épouse chez Claude AUCLERC laboureur et granger, son beau-père, résidant à Ecoche pour « tuer le cochon ».
Le soir à son retour, il trouva sa femme en pleur (elle était rentrée avant lui à son domicile) Elle lui appris le décès de sa fille. Ils avaient laissé leur enfant sous la garde d’Antoine DRIL leur domestique. Celui-ci s’était absenté depuis le matin, pris de panique, sans doute apeuré par la réaction prévisible de Jean BUFFIN. 

Témoignage de  Jeanne CAMPS.
Le 07 janvier 1794, vers une heure de l’après midi, Antoine MONTAIGU dit le DRIL vint la chercher afin de porter les premiers secours à l’enfant de Jean BUFFIN qui venait d’être écrasé par les bœufs. A son arrivée, elle trouva l’enfant couché dans le lit de l’écurie. Elle resta auprès de l’enfant et tenta de lui prodiguer quelques soins. Malgré cela, l’enfant expira au bout de quelques instants.

Témoignage de Claudine AUCLERC.
Elle n’était pas à son domicile lorsque le malheur arriva. En effet, elle avait accompagné son mari, à Ecoche, chez son père Claude AUCLERC afin de préparer le cochon que son époux avait tué. A son retour à son domicile à la nuit tombante, elle trouva Antoine MONTAIGU, leur domestique et Claudine DENIS fille de Jean DENIS, qui étaient tout deux auprès du feu. Elle leur demanda pourquoi ils pleuraient. Ils lui apprirent que sa fille Agathe était décédée, écrasée par leurs bœufs qui lui avaient marché dessus. Claudine AUCLERC conduisit la mère effondrée auprès de son enfant qui reposait dans le lit qui se trouvait dans l’écurie des boeufs. Elle constata avec horreur que sa petite fille était mutilée sur la tête et le ventre « …les fondements ressortaient… ».

Témoignage d’Antoine MONTAIGU.
Antoine MONTAIGU dit le DRIL, âgé d’environ 15 ans, domestique aux époux BUFFIN, déclara que  vers les dix heures du matin, il avait emmené les bœufs à l’abreuvoir.
Au retour, en rentrant dans l’écurie, l’un des bœufs renversa la petite fille à terre et lui marcha dessus. Aussitôt après le drame, il emporta l’enfant auprès du feu pour la réchauffer et lui faire boire du lait. Malheureusement, cela ne fût pas possible. Il la ramena dans son lit situé dans l’écurie des bœufs et, après un instant, il alla prévenir la voisine madame CAMP, femme de Jean DENIS. Il confirma que l’enfant était décédée sur les une heure de l’après-midi. Pris de panique, il quitta le domicile de ses employeurs par peur de la réaction éventuelle de Jean BUFFIN.

Témoignage de Claudine DENIS.
Claudine DENIS, âgée d’environ 15 ans vit sa belle-mère Jeanne CAMPS revenir à son domicile avec Antoine MONTAIGU domestique à Jean BUFFIN.
Celle-ci lui demanda aussitôt  d’accompagnée Antoine MONTAIGU chez son employeur afin d’attendre le retour des parents. Lorsque la mère arriva, à la tombée de la nuit, elle trouva les deux adolescents pleurant auprès du feu. Claudine DENIS lui appris alors le décès de sa fille Agathe. 

Le cadavre de l’enfant fût laissé aux époux BUFFIN afin qu’ils organisent l’enterrement de leur petite fille Agathe.


  
Articles Christian Dessertine.

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Famines et disettes - 1709
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