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Cette nouvelle rubrique est destinée à présenter des documents anciens qui, sans concerner Coublanc en particulier, permettent de replacer la vie de la Commune dans son contexte historique et régional.
Les documents présentés ici ont été trouvés au hasard de recherches généalogiques sur les anciennes familles coublandies, non pas dans les registres de Coublanc, mais dans ceux de Tancon.
Certains curés avaient l'habitude, en plus de l'inscription des actes de naissances, mariages et décès, de consigner certains événements qui leur paraissaient importants.
En l'occurrence, ce fut le cas du curé de Tancon qui de 1747 à 1770 a consigné à la fin de ces années faits et événements régionaux et nationaux.
Source : http://www.archives71.fr
Ces documents originaux présentent l'immense intérêt de nous apporter des informations "en direct", non déformées par différentes interprétations personnelles, et rapportant le vécu au quotidien au 18éme siècle.

D'autres textes ICI

  

La présente année 1747 les mois de janvier et février ont étés baux et chaud en sorte que les arbres ont poussés, et quelques uns fleuris, mais les mois de mars et d'avril ont etés frois et mauvais, et ont gatés et gelés les bouton sur les arbres qui avaient avancés, il s'ensuit q'uil y a eu peu de fruit. Une partie de l'année a été fort humide, les rivieres ont debordés au mois de juin, et les foins considerablement endomagés : la recolte des grains a eté peu abondante, juillet et aout fort chaud, le soigle a trois livres la mesure et le froment s'est vendu trois livres dix et douze ; il s'est peu ceuilly de vin, encore fort vend sans les autres deffauts, les pluies frequentes ont pourris une partie de la vendange, cepandant il s'est vendu en ce pays depuis vingt sept jusq'ua trente six livres la piece l'automne a eté agreable. la mortalité des bestiaux a encore continué cette année

1748

Les mois de janvier, fevrier, et mars de la presente année mil sept cent quarente huit ont étés tres froids par la gelée q'uil a fait, la bise qui atenu pendant une grande partie de ce tems, et une grande abondance de nege q'ui a tombé en differenttes fois, sans laquelle les blés et les vignes auroient gelée selon les apparences, puisque nonobstant la neige une bonne partie des vignes ont etés endomagées, et presque toutes ont eu peine a pousser : il s'est peu ceuilly de grain cette année, le soigle a valu jusq'ua trois livres trois sols la mesure, et le froment quatre livres deux sols ; il s'est fait peu de vin dans ce pays, mais dans le maconnois il s'est seroit fait une bonne quantité sans la gresle qui a fait un grand mal dan le maconnois et dans bien d'autres endrois ; la piece de vin a valu j'usq'ua quarente livres dans ces quantons, et plus dans le bojollois et maconnois et autres bons climats qui l'ont vendu jusq'ua cinquante cinq livres.
Dans cette année monseigneur l'eveque de macon a accordé un vicaire a mr le curé de St maurice : monsieur Dedrée seigneur
de verpré a acquis de monseigneur le prince d'armagnac et de mademoiselle sa soeur les terres de chateauneuf, la bazole la farge
et tout ce q'uils possedoient en ce pays. monseigneur l'evêque de macon a retranché quinzes fetes, a obtenu des lettres patentes du roy et a fait homologuer son mandement au parlement de paris, le retranchement a fait beaucoup de bruit parmy le peuple, qui l'a attribué sans raison et sans fondement a mrs les currés, qui ont eux beaucoup a souffrir de leur mauvaise langues, et qui ont attribués les mauvais ???? a ce retranchement je laisse la penser a mes successeurs des sentiment qu'un peuple grossier peut concevoir en pareil cas.
Signé : Deschezaux curé de Tancon

1749

La presente année mil sept cent quarente neuf la nuit de quatorze au quinze may jour de lascencion il y a eu une volée fort grande et presque generale qui a endomagé les blés et les vignes de sorte que le grain a eté si rare et si cher que l'on a eté obligé depuis
ledit jour jusq'ua la recolte d'en aller chercher a macon, et il s'est vendu en ce pays cinq livres six sols la mesure de soigle et
six livres la mesure de froment, a legard du vin il ne s'est vendu que quarente livres la piece pour le plus cher : la recolte du vin et du grain a eté fort modique, la misere est bien grande, l'hiver a duré longtems, le flux de sang a bien fait de mal dans certains endroits

1750

la presente année 1750 l'hyver a eté pluvieux, il y a eu peu de neige, beaucoup de vent, le printems a eté peu favorable paraport aux rosées frequentes, surtout pendans deux jours et deux nuits ou tout le monde etoit en allarme, il y avait beaucoup a craindre, l'on a fait des processions dans tout ce voisinage, la gelée a bien fait du mal dans des endroits, surtout du coté de roanne ; dans ce pays les vignes ont etés bien endomagées, mais il s'est cueilly plus de vin que les années precedentes, le prix en a eté de trente
livres ou environ p?? piece : a legard des grains le pays n a point eu de mal des rosées, il s'est beaucoup ceuilly, en sorte que
le blé soigle qui valoit quatre livres avant la recolte par mesure s'est donné a trente sols la mesure apres la moisson : il a fait beaucoup de tonnerres, et d'eclairs, le feu du cien a brulé plusieurs batiments, et la gresle etoit frequente dans les commencement cepandant, grace a Dieu il n y a point eu de mal, les eaux ont fait des desastres considerables dans beaucoup d'endroits.
M. Cortsen curéde chateauneuf homme desprit et de merite est mort le 26 de 9bre

1751

La presente année 1751 l'hyver a eté fort pluvieux ; les rivieres souvent dévordées, et les chemins totalement perdus et presque
impraticables, le jour de pasque surtout les rivieres etoient d'une grosseur etonnante, et il tomba le meme jour des flocons de nege
de l'epaisseur et de la largeur d'un écu de six livres. la gresle a eté frequente cette année et entreautre le troisieme juillet il
tomba une gresle poussé par un orage impetueux qui a tenu tancon, st martin, maizilly, et st denis ont etés totalement ravages et une quantité prodigieuse d'arbres de toute espece ont etés arrachés a Cuizier, desorte que l'on regretois plus la perte des dits arbres
que de la recolte qui a eté emportée. cette gresle est tombée sur les dix heures et demy du soir et a duré l'espace d'un quar d'heure.
La meme année notre st pere le pape a accordé le jubilé unversel de l'année ste. il na duré que l'espace de deux mois en ce diocese, et aux autres six mois

1752

La presente année 1752 la recolte des grains a eté peu abondante, cepandant le soigle n'a valu que cinquante sols la mesure, et le froment cinquante huit. il y a eu une secheresse assé considerable qui a commencée le 9 ou 10 du mois de septembre, et qui a durée jusqu'environ le 15 ou 16 de décembre. l'on a eu beaucoup de peine a faire les semailles et il y a du grain qui a demeuré en terre avant que de naitre prévu de six a sept semaines, et sans une petite pluye qui est arrivée apres la st martin en deux diverses fois, il y auroit eu bien des gens qui ne pourroient semer leur froment. cepandant les revieres ont toujour eu de l'eau pour moudre.
L'on a trouvé dans le chateau de chateauneuf un tresor qui a eté estimé (selon que les nouvelles publiques en ont fait mension)
a la somme de cinquante mille livres tant en or, medailles d'or, que meubles et argentri Ce thresor a occasioné une recherche que l'on a fait du domaine du roy, et de tout ce qui peut en dependre l'on ne sait pas encore ce qu'il en sera.
Mrs de la chambre des comptes de Dijon commissaires deputés du conseil pour s'informer de cette affaire, ont emportés le terrier du roy avec les livres concernants les droits de peche et de commune appartenant aux habitant de chateauneuf la parroisse de
st maurice qui a les memes droits n'a pas encore produits les siens.

1753

La presente année 1753 il a fait une secheresse assé grande, il s'est ceuilly mediocrement le vin a eté abondant dans des cantons, mais les marchands parisiens en ont peu acheté soit par le deffaut de consommation qui se fait a paris cette année, soit parcque les vins du pays bas ont etés potables et bons, ce qui est cause qu'ils ne sont pas chers et que l'on en donne que 15# de la piece

1754

La presente année 1754 la recolte du grain a eté assé abondante, le soigle qui est net ne vaut que trente ou trente deux sols la mesure, le froment quarente deux ou quarente trois ; a legard du vin il s'en est ceuilly peu, encore n'est il pas bon, jusqu'a present les parisiens qui ont coutume d'acheter les vins maconnois, beaujollois, et de la cote de renaison n'ont point paru dans le pays ce qui fait que le prix en est modique, nonobstant la petite quantié qui s'en est faite. il y a environ deux ans qu'il s'est elevé une contestation entre l'eglise et les tribunaux de justice, ce qui a donné lieu, c'est le refus de plusieurs curés et vicaires d'administrer les derniers sacremens aux malades qui ne vouloient declarer leurs confesseurs ou produire un billet du confesseur qui les avoient entendus en confesse : sur les plaintes des malades ou de leurs parent les parlemens qui en ont eu connoissance on fait sommer tous
les curés et vicaires refusants l'administration des sacrements, de les administrer au plutot, beaucoup ont etés adjournés, et beaucoup decreté de prise de corp. Mr le curé de st etienne Dumon de paris  a eté le premier autheur de cette dispute, et le premier obligé a quitter et abandonner sa parroisse. selon les nouvelles publiques en 1753. le parlement de paris fut exilé en plusieurs villes du ressort du dit parlement, et la grand chambre fut dabord trasferé à pontoise et ensuite à soisson. au commencement du mois de septembre 1753 le dit parlement fut rapellé a paris, le roy louis quinze leur envoya une declaration pour l'enregistrer, parlaquelle il est porté qu'il veut que l'on garde le silence dans toutes ses affaires, et enjoint a son parlement de veiller a son execusion et de punir ceux qui contreviendront et innoveront dans l'administration exterieure des sacrement : parmy toutes les disputes, ily a bien des malades qui sont mort sans sacrement, et ces malades selon les apparences sont des jancenistes. le temporel de Mgr l'archevêque de paris a eté saisi par le parlement sur son refus de faire administrer les malades de son diocese par le deffaut de billet de confession, bien plus, le parlement convoqua l'année derniere une assemblée des pairs du royaume pour juger led. seigneur archevêque ce qui n'a pas eu lieu, le roy luy a donné dans son conseil main levée de la saisi de son temporel. pendant l'exil du parlement le roy crea une chambre royale seant au louvre pour rendre la justice a ses sujets. mrs les avocats de paris et les procureurs n'ont rien voulu faire, pas même donner les consultes que le parlement nait eu repris ses fonctions; Il a paru une troupe de contrebandiers dans plusieurs provinces du royaume la premiere fois qu'elle s'est fait voir c'est a la ville de rodez, ou elle vendites publiquement les marchandises dans la place. au mois de juillet ils entrerent a montbrizon ville du forest pour la premiere fois et la seconde fois au mois d'octobre,a roane aussi deux fois, et deux fois a charlieu sans parler de plusieurs autres villes, tant du forest liennois et autres provinces voisines, chaque fois ils ont laissés chez les entreposeurs autant des marchandises et pour le montant se sont fait compter de l'argens savoir 12000 #a montbrisson pour les deux fois, a roane 12400 # et a charlieu 4400 # aussy pour les deux fois. ils ont aussy eté a bourg en bresse et se sont fait compter 20000 # par monsieur lintendant de dijon qui s'y ????? pour le partage des tailles. bien d'autres endroits ont eu le même sort. le chef de cette troupe se nomme mandrin et prend la qualité de chef de 140 hommes armés, distributeur general et ambulant pour les fermes, il est toujour accompagné de quatre hommes qu'on nomme canoniers, et qui sont armés d'une espece de grosse carabine chargée de 40 bales, chaque homme de la troupe est a cheval avec chacun un fusil a deux coups, d'une bayonette, de deux pistolets de scelle et de deux de poche aussy a deux coups, et d'un couteau de chasse. Dans les villes ou ils ont etés ils ont ouvert les prisons, cepandant ils n'ont fait sortir que les contrebandiers qui y etoient detenus, les deserteurs, et ceux qui y etoient pour dettes. l'on ne scait pas encore combien ils sont, selon le bruit public l'on croit qu'ils sont un bon nombre. le roy a envoyé des troupes pour les arrêter ou leur donner la chasse, les villes sont gardées par des troupes, et par la bourgeoisie qui montent la garde jour et nuit, et les portes sont aussy fermées le jour comme la nuit.

1755

la presente année 1755 la recolte des grains a eté assé abondante, le soigle
a valu trente sols, et le froment quarente, il s'est ceuilly peu de legumes le tems n'ayant pas eté propice pour cette recolte, il s'est fait aussy tres peu de fourrage paraport aux bises qui ayant brulée la pointe de l'herbe dans le commencement et par la secheresse qu'il a fait il s'est fait du vin en assé grande quantité dans des endroits, car il ne s'est vendu en ce pays que 24 ou 25 # les deux anées, dans le maconnois il a eté plus cher, mais ils n'ont pas eté bon.
L'assemblée du clergé qui s'est tenu cette année a commencé les sceances au mois de may,ne s'est separé qu'a la fin du  mois d'octobre, il ne paroit pas jusqu'a present que ait rien decidé sur le refus des sacremens, l'on dit quelle a envoyé au pape pour avoir sa decision, mais rien n'a encore transpiré.
Le premier novembre de la toussaint, il est arrivé un tremblement de terre qui adetruit une partie de la ville de lisbonne capitale du royaume de portugal, le feu et les autres tremblemens de terre qui ont succedé et continué jusqu'ua la fin de decembre avec les eaux qui ont montés a une hauteur si grande, que le reste de la ville a eté englouti, l'on croit qu'il est peri dans cette ville plus de cinquante mille ames, et que la perte des richesses, marchandises et bijoux se monte a dix huit cent millions.
quantité de villes et villages ont etez fort maltraites par les tremblemens de terre et les inondations qui ont fait des dégats inestimables, l'on croit qu'il y a sept iles qui ont etez englouties. avignon, les villes et villages voisins ont fait des pertes considerables par le debordement du rhône qui a renversé quantité de maisons, et fait des saccages si grands dans les billes et campagnes que l'on a peut etre jamais rien vû de semblable.en un mot, les pluyes continuelles et les tremblements de terre se sont fait ressentir presque partout. Dans le bugay une ville appellé tichelle (?) a vû detruire son pont et renversé la maison des religieuses de la visitation par le tremblement de terre.
Dieu veuille nous preserver de semblable malheur

Il y a eu cette année beaucoup de maladies en cette parr(oisse) et aux environs, quantité sont morts et j'ay enterré jusqu'a trois grands corps a la fois

1756

-- 1ére ligne manque --
continué a se faire sentir en portugal, (3 mots manquants) et autre pays ; les orages et la gresle ont fait beaucoup de mal, plusieurs parroisses tans ces cantons qu'ailleurs ont perdu leur recolte. il s'est ceuilly peu de grains, aussy le prix a t'il augmenté, le vin a eté fort mauvais. Le soigle vaut 4' la mesure de charlieu, le froment 5 # la piece de vin 24 #. les françois ont pris sur les anglois le port mahon, et se sont rendus maitres de l'ile minorque sans parler des autres prises qu'ils ont fait ailleurs sur d'autre illes. le roy de prusse s'est emparé de l'electorat de saxe appartenant au roy de pologne et peu s'en est fallu qu'il n'est eté fait prisonnier, cet electorat se trouve ruiné par les degats que les troupes prussienes y ont fait. la reine de pologne s'est vue reduite a la garde pruissienne, et privée de la liberté d'ecrire et recevoir des lettres du roy son mary leurs tresors et papiers ont eté enlever par ordre du roy de prusse selon les apparences l'année suivante sera des plus sanglantes

1757

il s'est cueilly la presente année une tres petite quantité de vin, qui n'excede quenviron le quart des autres années, ce qui est presque general, la recolte des grains a eté aussy fort modique le soigle valant cinquante cinq sols mesure de charlieu et fort peu de legumes paraport aux grandes eaux qui ont totalement gatés les foins qui se sont trouvés sur la riviere.

1758

la presente année 1758 la guerre entre la france et l'angleterre a continué sur mer et sur terre, les anglois ont fait une descente a st malo ou ils ont fait beaucoup de mal pendant le peu de jours qu'ils ont demeurés aux environs par le destruction qu'ils ont fait dans ce pays. il ont fait quelques mois apres une seconde descente a st ???, mais ils ont etés obligés de se rembarquer au plus vite et (2 mots ??)a tué bien du monde sans parler de ceux qui se sont noyés et des prisonniers qu'on leur a fait. la guerre entre la reine d'hongrie et le roy de prusse a aussy continué toute l'année, et il s'est bien repandu du sang de part et d'autre, mais le roy de prusse s'est toujour maintenu dans la saxe et dans la ville de dresde et autres principales villes de cet electorat qui appartient au roy de pologne, et dont les prussiens se sont emparés depuis deux ans et demy.
Les pluyes frequentes de cette année, et le gelées du printems ont causées du donnage aux biens de la terre, les foins ont peri pour la plus part ou par le débordement des eaux, ou pour ne pouvoir secher. la recolte a eté difficile a ramasser par le même raison, ce qui a gaté bien du grain dans la paille, le vin a eté peu abondant, et le maconnois n'a ceuilly que le tier des autres années, ils s'est vendu jusqu'a soixante et quinze livres le piece, et plus encore : en ce pays il a valu depuis quarente
jusqu''a cinquante libres aussy la piece, et le grain aussy tres cher, car avant la moisson le soigle valoit trois livres cinq sole la mesure de charlieu, et le froment a proportion

1759

la presente année 1759 le vin s'est vendu jusqu'a cinquante deux livres la piece sur les deux années, le froment trois livres trois sols la mesure et le soigle cinquante trois sols aussy la mesure. la recolte en vin a eté assé agondante, aussy a t'il diminué considerablement, l'on en trouve a 24# la piece, a 20#. 18#. et a 15#. Les parisiens ont fait descendre peu de vin du maconnois et beaujollois. la grande quantité de grains qui s'est enlevé dans le bourbonnois et dans la bourgogne pour envoyer dans d'autre pays, peut etre même pour nos ennemis avec qui nous sommes en guerre en ont sans doute occasionné la cherté. a mâcon l'on a fait arrêter cinq batteaux chargés de grains, et tarés qui se vendoit jusqu'a dix huit ou vingt ecus, le donnoit a douse ecus par la distribution des grains des cinq batteaux qui en a eté faite.
Cette même année il y a eu un jubilé universel accordé par notre st pere le pape clement treise, il a commencé en ce diocese le 26 octobre et a fini le onse novembre, et pendant les quinze jours qu'il a duré, il y a eu partout benediction apres la messe.
Le roy a envoyé a la monarque sa vaisselle, mgr l'archevêque de paris y a fait porter toute la sienne sans en rien retirer, et l'a donné a l'ettat, par edit de sa majesté ceux qui ont de la vaiselle plate doivent aussy la faire porter a la monnoye, le quart du montant payé content, et le surplus c'est a dire les trois quarts restant, l'on en paye l'intêret jusqu'au remboursement. monseigneur de macon henry constance de valras de terre de cerignant a obtenu de notre st pere le pape un evêque auxiliaire du titre de callinique.
La guerre que nous avons sur mer et sur terre avec les anglois depuis quelques années continuent toujour, cette derniere campagne vous a pas etté favorable, nous avons etés battus partout. la reine d'hongrie et le roy de prusse a eté battu et perdu tant en morts qu'en prisonniers un tres grand nombre de ces troupes.

1760

la presente année 1760 l'hyver a eté rude pendant quinze jours, par le grand froid,les gelées et glaces et la difficulté de voyager, occasionné par la nege fondu par le soleil ce qui devenoit un miroir. la récolte du foin a eté modique, celle du soigle passable, et celle du frooment assé abondante, aussy la mesure de soigle qui se vendois 3# 4' se donne a 2# il s'est fait beaucoup de vin cette année dans les endroits qui n'ont point eté maltraités par la gresle, aussy n'en trouve ton pas le débis, il ne vaut en ce pays que 10 12 14 livres la piece composé de deux anées.



Le 25 du mois d’aout 1760 mgr nicolas de livry evêque de callinique Evêque auxiliaire de mgr henry constance de valras evêque de Macon a fait la visite de l’eglise de tancon assisté de mr plassard Curé de st vincent de mâcon et promoteur de ce diocese, et y ont dit La messe tous les deux, ils ont etés accompagnés de mrs les curés de st Maurice nommé gondras, de mr dufour son vicaire, de mr claude Descheraux prêtre mon frère et du curé sousigné ;
Descheraux curé de Tancon

1761

la presente année 1761 l'hyvert a ete assé rude, il y a eu peu de nêge, la récolte en grain très mediocre par'aport a la secheresse du printems et de l'eté qui a eté fort grande et d'assé longue durée, cepandant quoyqu'il se soit peu ceuilly de grains, il n'a pas eté extrèmement cher, le soigle a valu depuis quarente jusqu'a cinq sols a l'egard de la récolte du vin elle a eté mediocre, et la piece de vin qui contient deux anées s'est donné dans le pays a 12.15. et 14# le plus haut, le beaujollois ne s'est vendu que 18 a 20 et 22# le plus cher, n'on compris les premiers cantons, l'argent est si rare cette année qu'il n'est pas possible ny de payer ce que l'on doit, ny d'etre payé; presque tout les vins ont tournés et piqués dans les grandes chaleurs tant en maconnois, baujollois, côte de renaison, que ce pays, il y en a eu tres peu qui se soit soutenu. Le 22 du mois d'aoult il y a eu sentence a mâcon au sujet du procès entre le sr curé de tancon et son confrere, et les srs Dedrée pere et fils, qui ordonne que les srs Dedrée déposeront leurs terrient et tous les titres et papiers demandés par les srs Deschezaux entre les mains de me alix, no.re royal et procureur d'office de chateauneuf pour y verser pendant trois mois. et dans le courant du mois d'aoult il y a eu arrêt rendu au parlement de paris, toutes les chambres assemblées, qui deffent aux r.p. jesuites d'enseigner la jeunesse dans tout le ressort dud. Parlement

1762

le 21 fevrier 1762 et les jours suivants il a tombé une grande quantité de nege, il y en avoit dans quelques endroits des montagnes de 15, 18 et 20 pieds selon le recit de plusieurs voyageurs, elle a demeurée jusqu'a la my carême, conservée par les fortes gelées qui ont durées presque tout ce tems la, cependant les biens de la terre n'en ont point etés endomagés; mais le printems a eté sec, en sorte qu'il ny a que la mere plante des blés qui ait poussé, en sans une legere pluye les fromens ne seroient point entrés en épie, la secheresse a eté grande et a duré plus de trois a quatre mois, l'on mouloit partout a la corde et cela avec beaucoup de peine, il y en a a st julien de cray qui alloit chercher de l'eau avec des cuves dans la loire pour faire boire leurs bestiaux les herbes des prés etoient totalement roties, cependant le betail se portoit bien, les laboureurs ne pouvoient pas cultiver leurs terres, et il y a beaucoup de vigne qui n'ont etés piochées qu'une seule fois, encore bien tard et bien difficilement; aussy celles qui n'avoient pas etés travaillées, ou qui l'etoient pendant la secheresse, ont manquées a perir, il y a des endroits ou beaucoup de seps de vigne ont entierement sechés, des arbres chaines, et autres et des hayes ont eus le même sort ; cependant les blés soigles et fromens ont etés assés grenés, et le froment plus abondant que le soigle a l'egard de la menu recolte il ny en a point eu, comme avoine, orge chanure, poids et autres legumes. le soigle ne vaut actuellement que trente a trente trois la mesure, et le froment quarente sols. le vin a eté assé abondant en ce pays et la piece composée de deux années ne vaut que treize, quatorze et quinze livres, les parisiens en ont achetés beaucoup a fleury, st pierre, st nizier et ailleur a dix neuf et vingt livres, dans le maconnois il s'en est ceuilly peu et il n'avoit pas de qualité, dans la côte de renison il s'en est fait si peu que ce pays s'est vû a la derniere misere, n'ayant pas de quoy payer leurs charges, ny rien de quoy vivre.
Il y a eu des arrête du parlement de paris, de roüen, de toulouse qui ont expulsés les jesuites de leurs maisons, avec deffence d'en porter l'habit et le nom, et cela dans toute l'etendüe des parlemens. Ceux de bourgogne, de besançon, grenoble et provence n'ont encore rien decidé a cet egard, ainsy les jesuites de ces provinces subsistent toujour dans ces provinces, mais dans les cy dessus nommés, il n'en est plus fait de mention, l'on fait enseigner la jeunesse dans les maisons des jesuites explusés par ceux que l'on peut, mais tout va mal, a ce que l'on dit, et on les regrette. Le 3eme de novembre 1762, les préliminaires de la paix ont etés signés a fontainebleau entre la france, l'espagne, et l'angleterre; et le roy de portugal y a eté compris.

1764

la presente année 1764 la récolte a eté assé abondante surtout en vin. le blé froment s'est vendu jusq'ua cinquante trois sols, le soigle jusq'ua trente six et trente sept, et le vin depuis dix huit livres jusqu'a vingt deux et vingt quatre livres il s'est ceuilly assé de foin qui n'est pas bon. l'eté a eté sec, et il y a eu peu de legumes. les vins bojollois et maconnois se sont vendus depuis trente jusqu'à trente six livres la piece, il en est dessandu une trés grande quantité pour paris ou autres lieux.
msr gabriel francois moreau evêque de macon s'est rendu dans son diocese a la fin du mois de juillet, pour la premiere fois, il a fait une ordonnace pour visiter toutes les chapelles de son diocese dans l'espace de trois mois sous paine d'interdit,mrs les archiprêtres sont chargés de dresser un procès verbal de l'ettat de chacune

1765

Il a commencé a geler la quatorze du mois de decembre de l'année derniere, (1765) et a continué sans interruption jusqu'au deux fevrier de la presente année. Le froid a eté extreme, il y a eu des glaces de deux pieds d'epaisseur, Les grandes rivieres comme la loire et la saone etoient totalement prises, l'on y passoient avec des chares chargez, le grand froid est arrivé apres une grande inondation, ce qui a eté cause que partout c'etoit glace, et sans la neige qui est tombé un peu avant noel et la nuit et jour de st etienne, l'on auroit eu de la peine a voyager. Ce temps facheux a porté mgr l'evêque de mâcon a permettre de faire gras pendant le careme trois jours de chaque semaine jusqu'au 19 mars exclusivement et avoir le dimanche matin et soir, et les matins du lundy et mardy. sur la requête de mrs les magistrats dud.mâcon, et sur les representations de mrs les archiprêtres et curés

1766

la presente année 1766. lhyver a eté fort long et tres rude, le froid a eté si excessif que les arbres se fendoient depuis la cime du tronc jusqu'a la terre une partie des arbres a eté endomagée par ce moyen, les vignes ont aussy beaucoup soufferts, ce qui a eté cause qu'elles ont poussés plus tard, et il y a un grand nombre de septs qui n'ont point poussés, de façon que le maconnois et beaujollois ont faits tres peu de vins, les uns a moitié, les autres le quart, les autres une moindre quantité, encore ils ne sont pas bon. Dans les cantons, les vins ont eté plus abondans et moins mauvais ; les blés auroient eté totalement gelés sans la neige qu'il y avoit heureusement et qui les couvroit. mais la recolte en grains n'a pas eté abondante, le soigle se vend trois livres six sols la mesure de charlieu, et le froment quatre livres moins trois sols.
cette même année l'on a commencé a travailler a la grande route de Belleville a pouilly; par ordre de mrs des etats du maconnois, il y a dix parroisses du maconnois qui doivent faire le chemin seulement pour la partie qui se trouve enclavée dans le maconnois, sous les ordres de mr l'intendant de lyon.

1770

Dans le courant du mois de juin et jusqu'au 15eme juillet de la presente année le blé soigle et le froment ont eté fort chers, le soigle a eté jusqu'a quatre livres douse sols la mesure de charlieu, et le froment cinq livres, ils ont etés portés savoir le soigle a cinq livres et plus, et le froment cinq livres douze sols, il y en a qui l'ont vendu six livres la mesure. encore a peine s'en trouvoient ils, surtout du soigle.les pluyes frequantes de juin et juillet ont retardés les foins qui se sont fait avec beaucoup de peine, il y en a peu qui savere eté mouillez. La moisson a commncé a la madelaine,elle a eté interrompue par les pluyes, le blé etait si rare que l'on ne trouvoie pas de pain ché les boulangers. Il y a quelques personnes qui se sont trouvées quelques mesures de froment, qu'elles ont vendus sept livres la mesure. depuis le 29 juillet jusqu'au 4 aoust il a fait beau tems, sans faire des chaleurs. l'on a profité de ces jours pour battre, sans cela il ny avoie point de ressources. la recolte n'est pas abondante, les montagnes ou la neige a resté long rems pendant l'hyver qui a eté long, n'ont point de blé.


la presente année les grains ont eté bien chers, il y a des personnes qui ont vendus avant la recolte qui a eté tardive et peu abondante paraport a la rigueur du froid et les neges qui ont demeurés long tems sur les blés,et qui les ont endommagés, joint a ce que l'année a ete beaucoup pluvieuse, en sorte que l'on a eu de la peine a secher les foins qui ne se sont pas fait bons, queques uns ont vendut avant la moisson six livres la mesure du blé soigle, le vin s'est aussy vendu a un pris fort haut; car il y en a qui l'ont vendu jusqua soixante et quinze livres la piece qui est composée de deux anées, il netoit pas bon, et la plus grande partie manquoit de couleur. après la moisson et les vendanges les grains n'ont pas diminués, et le vin est resté a peu près au même prix, il s'est fait meilleur que l'année precedante, l'on ne croyoit pas qu'il pû meurir, pascque jusqu'au mois de septembre il n'a pas fait de chaleur; mais le beau tems qui est survenu dans ce même mois, avec un vent chaud, le raisin quoyqu'il ne fut pas parfaitement mur, les pluyes douces et chudes qui ont tomber dans le  mois d'octobre, l'on a fait les vendanges huit a dix jours avant la toussaint mais peu abondante.

1771

Mgr l’evêque de mâcon sur les representations qui luy ont eté faites par les off. Municipaux de la ville, a permis de faire gras les dimanches, lundy et mardy du carême jusqu'à la semaine de la passion inclusivement.
la presente année les grains ont eté bien chers, il y a des personnes qui ont vendus avant la recolte qui a eté tardive et peu abondante paraport a la rigueur du froid et les neges qui ont demeurés long tems sur les blés,et qui les ont endommagés, joint a ce que l'année a ete beaucoup pluvieuse, en sorte que l'on a eu de la peine a secher les foins qui ne se sont pas fait bons, queques uns ont vendut avant la moisson six livres la mesure du blé soigle, le vin s'est aussy vendu a un pris fort haut; car il y en a qui l'ont vendu jusqua soixante et quinze livres la piece qui est composée de deux anées, il netoit pas bon, et la plus grande partie manquoit de couleur. après la moisson et les vendanges les grains n'ont pas diminués, et le vin est resté a peu près au même prix, il s'est fait meilleur que l'année precedante, l'on ne croyoit pas qu'il pû meurir, pascque jusqu'au mois de septembre il n'a pas fait de chaleur; mais le beau tems qui est survenu dans ce même mois, avec un vent chaud, le raisin quoyqu'il ne fut pas parfaitement mur, les pluyes douces et chaudes qui ont tomber dans le  mois d'octobre, l'on a fait les vendanges huit a dix jours avant la toussaint mais peu abondante.