Le mariage implique l’obéissance à certaines règles.
Les futurs doivent :
- être libre de tout engagement antérieur (mariage, voire promesse de mariage),
- obtenir l’autorisation du chef de famille s’ils ont moins de 25 ans,
- respecter les règles religieuses :
- prohibition des mariages des chrétiens avec des païens, des musulmans, des juifs ou des hérétiques,
- refus des unions incestueuses (familiales : cousins/cousines, oncle/tante et spirituelles : parrain/marraine).
Cette dernière interdiction est celle que l’on retrouve le plus souvent dans les registres paroissiaux.
Pourtant de tels types d’unions se rencontraient assez facilement. En effet, la condamnation des mariages consanguins remontant jusqu’au 4ème degré de parenté concernait
donc la descendance des 8 couples de trisaïeuls des futurs époux.
Si l’on considère que chacun des ascendants n’a marié qu’un garçon et une fille (hypothèse assez proche de la réalité), 128 cousins/cousines plus ou moins éloignés ne se
peuvent épouser.
Afin d’éviter les transgressions, un système de contrôle, placé sous la responsabilité des prêtres de la paroisse, a été mis en place. Il s’agit de la publication des bans.
La publication des bancs.
Les projets de mariages devaient être portés à la connaissance de la population des paroisses où étaient nés les futurs époux et de celles ou ils résidaient afin que chacun
puissent faire connaître les empêchements dont ils auraient connaissance (promesse antérieure, bigamie, liens de parentés etc…).
Cette publication devait être réalisée pendant trois dimanches ou jours de fête consécutifs avant le mariage. La majorité de la population étant analphabète, le curé devait lire
les bans à l’issue du prône.
A COUBLANC, pour la période post-révolutionnaire, on ne trouve que deux publications de mariage ayant donné lieu à l’opposition de deux paroissiens.
Il s’agit des mariages des deux fils de Louis AUCLERC et de Benoite LAFOREST, Jean (22 ans)
et Philibert (19 ans) qui ont épousé successivement les deux filles de François LACHASSAGNE
et d’Anne THOMACHOT, Jeanne (22 ans) et Claudine (21 ans).
Les opposants à ces mariages étaient Jean FILLON et Jean CHEVRETON.
J’ignore pourquoi ils se sont opposés à cette célébration. Peut-être que les deux filles s’étaient promises à chacun des garçons et n’avaient pas respecté leur promesse.
Finalement, les mariages seront tout de même célébrés à COUBLANC le 18/01/1746.
Les dispenses pour consanguinité.
A COUBLANC, sur les 525 mariages célébrés jusqu’à 1792, 16 seulement ont fait l’objet de dispenses pour consanguinité, soit 3% des unions.
Plusieurs raisons peuvent conduire à l’autorisation de célébrer ces mariages malgré les preuves de consanguinité:
- Légitimation d’un enfant naturel - Un cas.
Exemple : mariage d’Antoine AUCLERC avec Jeanne BERTHIER célébré le 16/06/1734 (date de dispense : 08/06/1734). Un enfant, Etienne était né trois mois plus tôt.
- Mariage entre conjoints du même milieu social – Un cas.
Exemple : mariage de Jean Marie DELACROIX, fils de François Marie DELACROIX, notaire royal, seigneur d’Azolette avec Marie Magdelaine Philiberte Gabrielle
VERCHERE fille de Benoit Joseph VERCHERE, conseiller du Roi célébré le 25/11/1766 (date de dispense : 17/11/1766).
- Remariage de veufs – Trois cas (mise en jeu de la conservation du patrimoine ?).
Exemples :
mariage de Jean AUVOLAT (veuf de Claudine THOMACHOT) avec Marie AUCLERC célébré le 13/05/1755 (date de dispense : 06/05/1755),
mariage de Jean MONTBERNIER (veuf d’Antoinette MARECHAL) avec Claudine CHEVRETON célébré le 27/01/1756 (date de dispense : 21/01/1756)
et mariage de Marc BUCHET (veuf de Benoite DEFAYE) avec Pierrette VAGINAY célébré le 26/11/1782 (date de dispense : 20/11/1782).
- Réhabilitation de mariages après que l’on ait découvert des liens de parenté entre les époux - Deux cas.
Exemples :
mariage de François LACHASSAGNE avec Antoinette FILLON célébré le 22/07/1774 (date de dispense : 20/07/1774). « Réhabilitation de leur mariage, contracté
depuis environ cinq ans. Dispense du 4ème degré de parenté en date du 20 juillet »
et mariages de Jean BUCHET avec Pierrette MONTBERNIER célébré une première fois le 03/02/1779 (1ère date de dispense : 22/01/1779) et célébré une seconde fois le
12/07/1784 (2ème date de dispense : 08/06/1784).
« …ayant contracté mariage le troisième février de l’année mil sept cent soixante et dix neuf, après avoir obtenu dispense du 4ème degré de consanguinité en
date du vingt deux janvier de lad. année 1779 signée Sigorgne vic. gen. et ayant depuis peu découvert qu’ils étaient parents d’un autre côté du trois au 4ème
degré dont ils ont pareillement obtenu dispense en date du huit juin dernier signé Sigorgne vic. gen. insinuée et controllée au Bureau ecclésiastique du
diocèse le dix juin de la susd. année, ont réhabilité leur mariage et renouvellé leur consentement pardevant nous curé soussigné… »
Voici ci-dessous un exemple de consanguinité au 4ème degré:
AUCLERC Benoit fils de Claude AUCLERC et Claudine FAURE
X 29/11/1781
DAMAS Marie Antoinette fille de Gilbert DAMAS et Jeanne GAILLARD
Parents du marié :
AUCLERC Claude fils de Jean AUCLERC et Tiennette MONTBERNIER
X 15/11/1746
FAURE Claudine fille de Claude FAURE et Benoite GRENERY
Parents de la mariée :
DAMAS Gilbert fils de Philibert DAMAS et Marie LESPINASSE
X 10/09/1754
GAILLARD Jeanne fille de Jean AUCLERC et Tiennette MONTBERNIER
Il serait intéressant de retrouver ces dispenses de mariages pour consanguinité qui ont peut-être été conservés dans les archives de l’église ou en Mairie ou aux Archives
Départementales (série G : affaires religieuses).
Articles Christian Dessertine.
Introduction
Registres paroissiaux
Enfants "en nourrice"
Mariages au fil du temps
Mariages : réglementations
Les prénoms
Position sociale ancêtres
Famines et disettes - 1709
Un coublandi expatrié
Un soldat de Napoléon 1er
Médaille de Sainte-Héléne
Mémoire d'Henri Dessertine
Le monument aux morts
Les curés
Les Maires depuis 1792
Décés accidentel -1794
Assassinat à Coublanc - 1795
Homicide à Coublanc - 1800
"Sept morts sans ordonnance"
Naissance d'un "monstre"
Une maison sur 2 communes
Généalogie