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La mise en nourrice était courante, surtout chez les artisans, les petits commerçants et les bourgeois.
Cette pratique de la mise en nourrice s’est répandue en France au Moyen Age, mais jusqu'au 16ème siècle, l'allaitement nourricier resta le privilège des milieux aristocratiques.
Au 17ème siècle, c’est la bourgeoisie qui a recours à la nourrice. Il faut attendre le 18ème siècle pour voir cette tradition se généraliser à toutes les couches urbaines. Les femmes d'artisans placent leurs enfants à la campagne, malgré le gros effort financier que cela leur coûte. En effet, on privilégie les femmes de la campagne dont le lait est censé être meilleur.    
  
Seules les femmes des milieux populaires continuent à allaiter leurs enfants. De plus la misère poussant des femmes à vendre leur lait au prix le plus bas, rend le placement nourricier accessible au plus grand nombre.
Cette tradition s'est poursuivie jusqu'au 20ème siècle. En 1907, 30 à 40 % des enfants des grandes villes étaient encore placés à la campagne.

Un double mouvement va se développer tout au long du 19ème siècle, qui expulse vers la campagne les nourrissons des villes où, en revanche, les familles les plus fortunées font venir de province des nourrices à domicile.
Le transport des bébés se fait dans de telles conditions que plus d’un meurt avant d’arriver.
Les enfants mis en nourrice
Bien que l'industrie nourricière ai donné lieu à une réglementation minutieuse au 18ème siècle, une abondante législation émanant du Roi, du Parlement ou du Lieutenant Général de la Police fut rassemblée dans le Code des Nourrices publié, à Paris en 1781.Ce code prescrivait notamment, « pour les nourrices venant quérir un nourrisson », d'avoir un certificat du curé (qui était officier d'état civil) constatant l'âge de la nourrice et indiquant si elle était chargée d'autres nourrissons, la défense d'avoir en même temps deux nourrissons, ainsi que la visite de la nourrice et du nourrisson par le médecin de police pour les préserver de toute maladie contagieuse.
Ce code tomba en complète désuétude et n'eut bientôt plus aucune action.

Malgré la création de bureaux de placement qui correspondent avec les curés et les maires, l’organisation laissait à désirer et le contrôle des nourrices était inexistant.

A la fin de l’ancien régime, le taux de mortalité des enfants placés en nourrice atteignait près de 90%. Négligences, maladies, accidents domestiques, sous-alimentation sont fréquents, quand ce n’est pas l’infanticide.

L’examen des registres paroissiaux du 18ème siècle de COUBLANC pour la période de l’année 1750 à 1790, permet d’une part de constater ce phénomène de mortalité importante et d’autre part de découvrir les lieux d’origines de ces enfants et les professions des parents. Cette période a été choisie car les renseignements nécessaires ont été portés sur les registres par le curé (enfant mis en nourrice, nom du père nourricier, lieux de résidence des parents…).


Voici par exemple 2 actes concernant des enfants mis en nourrice chez mon aïeul Nicolas DESSERTINE (1722-1791) :
 
         graphic

(source : www.archives71.fr : Coublanc 4E148-2)

«Inhumation le 17 août 1772 d’un enfant en nourrice depuis 4 mois chez Nicolas DESSERTINE, dont le père est inconnu. La mère s’appelle Anne FONTAINE, de la paroisse de Chandon ».

           graphic

(source : www.archives71.fr : Coublanc 4E148-2)

« Inhumation le 20 octobre 1772 de Jaque GUILLAUME (1 an) fils de Claude GUILLAUME, marchand, habitant Charlieu et de demoiselle Marie AUCAGNEUR…en présence de Nicolas DESSERTINE, son nourricier…. »


  
Etude menée pour les années 1750 à 1790
Identité du nourrisson
Date de décès
Age
Cause du décés
Lieu de domicile des parents
Profession des parents
Père nourricier
DUPERRON Toinette
01/01/1753
6 semaines
Non précisée
Charlieu
Tixier
LACROIX Jaque
MATRAY Jean Marie François
11/03/1753
9 mois
Non précisée
Charlieu
Maître perruquier
LACOMBE Benoit
GACON Jeanne
21/07/1753
3 semaines
Non précisée
Charlieu
Bourgeois
Non précisé
De BRETTEVILLE Jacques
19/06/1757
3 semaines
Non précisée
Saint-Germain la Montagne
Ecuyer
Non précisé
MICHEL Marie Jeanne
30/12/1760
2 ans
Non précisée
Charlieu
Boulanger
Non précisé
ROBERT Adriane
02/06/1762
1 mois
Non précisée
Lyon
Commis à la poste aux lettres
BUCHET Louis
DONFGES Pierre?
12/12/1762
8 jours
Non précisée
Lyon
Non précisée
MOMBERNIER Jean
PERRAUD Camille
27/12/1762
7 jours
Non précisée
Charlieu
Marchand
GAILLARD Gilbert
GARDET Antoine Louis
17/04/1763
5 mois
Non précisée
Charlieu
Tixier
JOLY Benoit
BARREL Marie
17/12/1763
Non précisé
Non précisée
Lyon
Non précisée
DEGEURCE Michel
TERRET Léonard
30/07/1764
Non précisé
Non précisée
Charlieu
Non précisée
LARIVIERE Benoit
MOTTON Jeanne Marie
03/08/1766
1 an
Petite vérole
Lyon
Non précisée
Non précisé
DOJON Agathe
19/05/1768
4 mois
Non précisée
Charlieu
Boulanger
Non précisé
DESTANDAUX Claude
08/09/1768
3 jours
Non précisée
Charlieu
Maître cordonnier
Non précisé
DUMONT Grégoire
01/12/1768
14 mois
Non précisée
Charlieu
Marchand
BIDAUD Benoit
LOUSTEREL ?
22/08/1769
Non précisé
Non précisée
Charlieu
Maître perruquier
LARIVIERE Benoit
BRAC de SAINT-LOUP Elisabeth Joséphine
03/01/1771
1 mois
Non précisée
Charlieu
Ecuyer et receveur du grenier à sel
NAIME Claude
? Enfant d'Anne FONTAINE
17/08/1772
Non précisé
Non précisée
Chandon
Non précisée
DESSERTINE nicolas
GUILLAUME Jaque
20/10/1772
1 an
Non précisée
Charlieu
Marchand
DESSERTINE nicolas
TERRAY Antoinette
18/09/1775
3 mois
Non précisée
Charlieu
Entreposeur de tabac
Non précisé
CHAUVE Izabelle
13/12/1777
3 semaines
Non précisée
Lyon
Ouvrier en soie
BOSLAND François
CHABREUIL Jean Marie
23/04/1780
1 mois
Non précisée
Charlieu
Marchand
Non précisé
CASSION Guillaume
01/06/1778
4 mois
Maladie
Lyon
Non précisée
FILLON Jean
LADON ?
08/06/1778
3 mois
Non précisée
Lyon
Fabriquant en soye
DUPON André
SEROT Jean
14/01/1780
4 jours
Non précisée
Charlieu
Non précisée
Non précisé
DEGUEURSE Claudine Marie
02/08/1780
1 mois
Non précisée
Charlieu
Menuisier
LACOMBE Benoit
CHABREUIL Hugue
05/08/1780
4 mois
Non précisée
Charlieu
Tanneur
Non précisé
BANSIERE Etienne Marie Bernardin
10/12/1780
8 jours
Non précisée
Charlieu
Maître chirurgien
Non précisé
SEROL Pierre
11/06/1781
Non précisé
Non précisée
Charlieu
Sellier
MONERY Jean
SIMON François
04/08/1781
3 ans
Non précisée
Lyon
Artisan
Non précisé
VADON George
18/07/1782
1 mois
Non précisée
Mars
Non précisée
Non précisé
BROSSETTE Louis
08/07/1783
2 ans
Noyé
Chandon
Journalier
CHEVRETON Louis
CHENE Jeanne
16/11/1785
Non précisé
Non précisée
Charlieu
Tixier
Non précisé
QUINARD Benoite
24/07/1787
4 mois
Non précisée
Charlieu
Cordonnier
Non précisé
  
On constate que les parents des nourrissons résident essentiellement dans le gros bourg voisin de CHARLIEU et dans la grande ville de LYON.
On trouve des artisans, des marchands, un chirurgien, deux nobles qualifiés d’écuyer et un bourgeois.

L’étude du taux de mortalité ne peut pas être réalisée. En effet, il faudrait, pour cela, connaître le nombre d’enfants total mis en nourrice entre 1750 et 1790.
On peu cependant comparer, pour les enfants décédés à moins de 3 ans, le nombre de ceux mis en nourrice par rapport aux autres.
Enfants décédés à moins de 3 ans entre 1750 et 1790: 144.
Enfants en nourrice décédés à moins de 3 ans entre 1750 et 1790 : 34.
Soit environ 25 % des enfants décédés.

Le taux de mortalité des enfants placés en nourrice est encore de 40 à 50% au 19ème siècle.

C’est pour cette raison que la loi Roussel, votée le 23 décembre 1874, établit la surveillance de l'autorité publique de tout enfant de moins de deux ans, placé, moyennant salaire, en nourrice.
(source : archives numériques Coublanc 2d6 03)
L’article 27 de cette loi stipule en particulier que toute femme qui veut prendre chez elle un enfant en nourrice doit préalablement obtenir un certificat du maire de sa commune et un certificat médical.

Au début du 20ème siècle, la rétribution des nourrices était fixées par la préfecture. Voir document ci-dessous.
(source : archives numériques Coublanc 2d11 08)

Exemple d’un certificat établi par la maire de DIGOIN le 03 août 1912 pour le placement d’un enfant (les parents sont épiciers à DIGOIN) chez Marie BUCHET, femme DESGOUTTES résidant à COUBLANC, hameau du Foron.
(source : archives numériques Coublanc 2d6 05)

Exemple d’un certificat établi par la maire de LIGNY-EN-BRIONNAIS le 17 août 1914 pour le retrait d’un enfant (les parents sont aubergistes à COUBLANC) chez Jeanne Marie MARIN, femme DEJOUX résidant à LIGNY-EN-BRIONNAIS, hameau de la Vèvre.
(source : archives numériques Coublanc 2d6 04)

De nos jours cette industrie nourricière a disparu. Il faut noter toutefois qu’au 20ème siècle subsistait encore le placement des enfants de l’assistance publique, en général chez les agriculteurs. Ces enfants procuraient souvent un complément de main d’œuvre pour réaliser les travaux de la campagne.
Articles Christian Dessertine.

Introduction
Registres paroissiaux
Enfants "en nourrice"
Mariages au fil du temps
Mariages : réglementations
Les prénoms
Position sociale ancêtres
Famines et disettes - 1709
Un coublandi expatrié
Un soldat de Napoléon 1er
Médaille de Sainte-Héléne
Mémoire d'Henri Dessertine
Le monument aux morts
Les curés
Les Maires depuis 1792
Décés accidentel -1794
Assassinat à Coublanc - 1795
Homicide à Coublanc - 1800
"Sept morts sans ordonnance"
Naissance d'un "monstre"
Une maison sur 2 communes
Généalogie